Bonjour,
Il existe aujourd'hui des bouquins souvent fort bien documentés et contenant des analyses très fines sur l'amont de mai-juin 40, ces années 30 un peu mythiques chargées de tous les péchés d'une IIIe République qui aurait cédé à une corruption des esprits. Sous Vichy mais également dans les années 50, Les élites furent accusées de désertion morale et d'incapacité mais surtout d'avoir été "travaillées" par des idées dégénérées : du surréalisme au marxisme, en passant par la pratique de l'opium et des amours troubles... De toute façon, il est toujours plus facile de se payer un bouc émissaire assez identifiable mais pas trop quand même pour le charger de ses propres manques et incompétences.
L'armée a mis du temps pour accepter de se pencher sur ses propres erreurs, son impréparation et le manque de communication qui apparurent dans les premiers engagements; les chars étaient parfois supérieurs aux engins allemands, mais ils n'avaient pas été pourvus de moyens d'échanger des infos dans l'action ! On a longtemps prétendu que les politiques n'avaient pas soutenu le budget de l'armée; c'est une autre idée reçue, car l'équipement français n'avait pas grand'chose à envier au matériel de l'ennemi. C'est son utilisation qui fut souvent lamentable...!
Des historiens militaires abordent depuis quelques années la période avec une distance salutaire. Les responsabilités sont partagées et un corps ou un groupe de l'Etat ne peut plus être tenu pour entièrement responsable de l'enchaînement tragique des erreurs qui aboutirent à la débâcle.
Bien à vous,
Amicalement,
René |