Rendre les franco-britanniques responsables de l'avènement de Hitler alors que cet énergumène n'a cessé de dire qu'il voulait réviser "Versailles",notre unique rempart, c'est vraiment du n'importe quoi.
Qui parle de l'avènement d'Hitler à part vous ? En revanche, la politique d'appeasment vous dit sans doute quelque chose, tout comme les accords de Munich mis en perspectives avec le singulier voyage du City of Exeter en août 39 :"Alors que Chamberlain et Daladier s'étaient précipités à Munich à bord d'un avion ultra-moderne pour négocier avec Hitler, ils ne dépêchent auprès de Staline aucune personnalité de premier plan... et de plus sans empressement !" (Gilles Ragache, 1940 la guerre détraquée, Aubier 1983 p22)... sans mandat clair ni autorité de traiter dans l'urgence peut-on ajouter. Ce pauvre Halifax jugeait "Inutile et humiliant" de se rendre à Moscou... ce fut un choix, un parmi bien d'autres.
Laval, après Barthou, a vu le parti qu'on pouvait en tirer, et c'est le Front populaire qui a tout saboté.
L'anticommunisme explique le pro fascisme mais pas le pro-nazisme.
Comme d'autres ont vu le parti à tirer d'une entente avec la Russie. Qui a tout saboté ? L'anticommunisme explique au moins l'incapacité chronique des démocraties occidentales à hiérarchiser objectivement les dangers et les ennemis.
Et, d'ailleurs, pourquoi l'anticommunisme serait-il "primaire" ?
Il est primaire lorsqu'il conduit à analyser stupidement les équilibres géostratégiques du moment
lorsqu'il conduit à assimiler Front populaire et stalinisme bon teint
lorsqu'il conduit à mépriser une alliance de revers contre une Allemagne menaçante au nom de la peur de "l'homme au couteau entre les dents"
lorsqu'il conduit à projeter de bombarder les pétroles du Caucase en plein drôle de guerre
lorsqu'il conduit à lécher la main du nazisme triomphant au nom de l'Europe nouvelle et de la croisade contre le Bolchévisme.
N'a-t-il pas apporté la preuve de sa formidable nuisance ?
Pas au point d'aveugler tout le monde en tout temps. |