Voici une bonne page d'Olivier Dard, historien spécialiste de la droite des années trente, tirée de son livre Les années trente. Le choix impossible :
Intronisé ministre des Affaires étrangères le 15 octobre 1934, Pierre Laval [...] paraît potentiellement le meilleur continuateur de Barthou [...]. En fait, une différence de fond sépare Pierre Laval de son prédécesseur : le rapport à la guerre. Envisageable dans l'optique de Barthou, elle est "impensable" (Fred Kupferman) pour le briandiste qu'est Laval. Par ailleurs, alors que Barthou souhaitait au fond une alliance franco-soviétique sur le modèle de l'alliance franco-russe, Pierre Laval, hanté par le mécanisme de Sarajevo, refuse le principe d'alliances [...]. La politique lavalienne est donc à la fois une politique de la présence et de "petits pas" (Jean-Baptiste Duroselle). La première étape est italienne. Pierre Laval doit en effet, dans la perspective ouverte par Louis Barthou, se rendre à Rome pour y envisager un rapprochement [...].
Et pour finir, la synthèse bien connue de D. Borne et H. Dubief, "La crise des années trente" in Nouvelle histoire de la France contemporaine :
Barthou en 1934 et Laval en 1935 illustrent successivement deux politiques fort différentes. |