pour ce qui est du papier à cigarettes qu'on ne ferait pas passer entre Barthou et Laval.
C'est super, la Sarre. Un bon vrai gage. La France est tenue par le traité de Versailles d'y faire en 1935 un plébiscite à trois réponses possibles : maintien de l'administration française sous mandat SDN, rattachement à la France, rattachement à l'Allemagne.
Puisque Hitler viole le traité par son réarmement clandestin comme le nez au milieu de la figure, et plus encore par sa désertion de la SDN en octobre 33, il n'y aurait vraiment pas beaucoup d'inconvénients à ce que la France dise : pas d'assagissement, pas de plébiscite.
Lorsque Barthou adopte une politique plus dure, en avril 34, ce serait exactement le moment. C'est à lui de dire si la France va organiser la consultation... et il dit qu'elle va le faire. Que pourrait donc faire Laval, lui succédant trois mois et quelques avant le vote ? Renier brutalement la parole de la France, sans aucun fait nouveau ? Car on est dans une période où Hitler fait patte de velours, un peu comme au moment des JO deux ans plus tard : il va attendre d'avoir engrangé la Sarre pour annoncer en même temps le service militaire et le réarmement aérien.
Si, tout de même, Laval fait quelque chose : là où les antinazis, notamment socialistes ou communistes, se battent contre les moulins à vent pour peser sur le résultat du vote, au moins Laval se désintéresse de cette cause perdue et les 90% pour l'Allemagne ne ridiculisent pas la France.
Quant à l'alliance russe, elle est signée à point nommé pour produire le maximum d'effet. Accuser Laval d'avoir traîné les pieds, c'est vraiment noyer son chien. |