Bonjour,
Vous présentez les choses d'une façon très partiale et ce n'est pas cela, faire de l'histoire. Je crains que nous n'avancions pas si vous adopter a priori ce point de vue "politicien".
Qu'une partie de la gauche ait été pacifiste après la première mondiale, c'est un fait. Mais de quelle gauche parlons-nous ? De celle qui s'est jointe à l'Union sacrée en 1914 ou d'une extrême-gauche née elle-même en réaction au premier conflit mondial ?
Que le Front populaire soit responsable de la défaite de 1940 est un mensonge : le fiasco du procès de Riom et l'historiographie d'après-guerre l'ont l'un et l'autre démontré.
Quant à une certaine droite et extrême-droite française, la recherche a bien montré qu'elle aussi a fait montre d'un certain pacifisme, tant par sympathie pour le régime d'outre-Rhin que par refus d'une nouvelle hécatombe mondiale. Avez-vous oublié les positions de Laval, pacifiste convaincu, ou celles exposées dans l'article "Mourir pour Dantzig" de Marcel Déat en mai 1939 ? L'Action française elle-même n'a pas été épargnée.
En somme, le pacifisme transcende l'ensemble des partis et du jeu politique. Mais à mon sens, la faiblesse des institutions, la force dans l'opinion des associations d'anciens combattants (pas toutes à gauche, loin de là) et surtout l'alignement sur la politique étrangère de la Grande-Bretagne font jeu égal avec la question pacifiste en France pour expliquer les abandons successifs face à l'Allemagne.
Je vous invite à lire le très bon livre d'Y. Santamaria, Le pacifisme, une passion française chez Armand Colin. |