Grâces soient rendues à Jacques Baynac, son livre nous fait causer, et à un niveau qui me semble remarquable.
Petit à petit, la vérité est un peu mieux cernée, ainsi que la source de toutes les erreurs en histoire : la logique judiciaire, qui consiste à construire de belles plaidoiries destinées à emporter une adhésion immédiate. "J'ai déjà démontré ceci, j'ai un document pour cela, émanant d'une personne jamais prise en défaut, alors j'ai marqué ce point et on n'y revient pas et si vous y revenez vous n'êtes qu'un mauvais joueur...".
L'histoire, elle, est à la fois cubiste et inachevée. Il faut prendre en compte tous les angles et toutes les sources à la fois, et en rendre compte.
Le plus insidieux, comme toujours, ce sont les idées reçues. Ainsi, je commençais à me demander pourquoi tant de gens traitaient ED de "maîtresse de Moog" et ce qu'on en savait au juste : merci à Nicolas de s'y être collé. La chose est des plus incertaines et n'a rien à nous dire sur les événements de 1943 mais tout, en revanche, sur la condition féminine dans les années 40, 50 et suivantes.
Il faut aussi se souvenir, même si c'est le plus difficile, que les débats d'aujourd'hui n'ont aucune influence correctrice sur les événements d'il y a 63 ans et qu'on ne peut invoquer comme preuve une victoire, réelle ou revendiquée, dans un duel d'éloquence, ou un bafouillement de qui défend la thèse inverse. |