> Mais il faut accepter que Cordier se soit trompé en
> voulant trop en faire; il a cherché - peut-être pas
> toujours consciemment d'ailleurs - a "phagocyter" (faute
> de meilleur verbe) l'action de Moulin par une
> interprétation trop strictement gaullo-gaullienne de la
> Résistance.
N'exagérons rien. L'attachement gaulliste de Moulin est une réalité universellement reconnue par les historiens, et même par les Résistants de l'époque. Certains ne l'ont-ils pas détesté sur ce motif, d'ailleurs ?
Le mécompte de Cordier est, en revanche, d'avoir cherché à régler ses comptes avec Frenay...
> Les nouvelles démonstrations de Baynac font apparaître
> des erreurs factuelles
Sans réelle gravité, et Jacques Baynac en commet bien plus. Et de bien plus sérieuses : je vous renvoie à l'article de Roussel dans Le Figaro si vous n'êtes pas convaincu...
> mais surtout elles rectifient
> sérieusement le portrait politique du patron de la
> Résistance qui se trouvait dans un rapport de force
> favorable face au BCRA et à de Gaulle début 1943. A ce
> moment-là, le Connétable était politiquement affaibli au
> point de presque disparaître de la scène internationale.
Et à la même époque, Moulin lui renouvelle sa fidélité... Voir les documents cités par Jacques Baynac, et dont il déduit pourtant l'exact contraire suite à une lecture assez ahurissante.
> J'ajouterai une petite chose, car du travail m'attend :
> Le livre de J. Baynac n'est pas un ouvrage isolé, il
> s'inscrit dans une nouvelle approche de l'histoire
> politique de la Résistance sur laquelle planche aussi
> Robert Belot et les jeunes chercheurs qu'il drive. Ses
> études sur la résistance sans de Gaulle, sur Frenay et
> Combat sont selon moi indispensables.
Je suis d'accord avec vous sur la qualité du travail de Robert Belot, mais je ne crois pas que ce dernier apprécierait d'être intégré à cette "nouvelle approche" baynacienne - en fait, je suis même convaincu du contraire... |