Je maintiens : concernant Aubrac, lui ou elle, affaire claire pour tout le monde depuis l'origine.
A preuve, la relative vedettisation de l'un et de l'autre par la radio gaulliste dès qu'ils sont en sécurité à Londres, soit à partir de mars 44. Ni Goebbels, ni Henriot, qui répliquent quotidiennement et en détail à la BBC, ne trouvent un mot à répondre au récit que Maurice Schumann fait de l'évasion du 21 octobre précédent, en soulignant que la Résistance a réussi à délivrer par une action armée un de ses dirigeants, arrêté à Caluire. A la veille d'un débarquement redouté, il est de la première importance politique et militaire, pour l'Allemange et ses valets français, de salir cette chanson de geste s'ils en ont la matière.
Rien ne vient... avant Vergès.
Notamment lors des procès Hardy, où le comportement de Maurice Garçon face à Edmée Deletraz montre que, tel Vergès, il cherchait la faille pour traiter de collabos les témoins de l'accusation.
Un autre argument, à savoir que Barbie lui-même n'a jamais mis en cause l'un ou l'autre Aubrac avant d'être pris en main par Vergès, peut jouer aussi en faveur d'Aubry : il a certes fait des fautes étranges, comme l'utilisation de boîtes aux lettres qu'il aurait dû savoir brûlées pour donner des rendez-vous même pas codés, mais s'il avait mis la Gestapo au courant du rendez-vous de Caluire, Barbie aurait difficilement pu l'oublier et le taire.
Et puis il reste que tout accable Hardy et que Baynac est loin de le disculper en tout. Pourquoi donc s'appesantit-il sur la première évasion, qui effectivement peut être regardée, sous un certain angle, comme crédible, pour ne rien dire de la seconde, qui le peut beaucoup moins ? |