***Quant à moi, je vais vous dire, j'ai commencé avec la même idée préconcue, mais onze ans de travail sans lever la tête du guidon m'ont permis d'établir des faits qui m'ont prouvé que j'avais tort. Je vais même vous en dire un peu plus : je n'aimais pas Hardy au début, et je ne l'aime toujours pas. Pas du tout, même. Seulement, il y a un hic : on lui a pourri la vie alors qu'il n'était pour rien dans l'affaire de Caluire. Il est innocent. Et moi, je suis toujours du côté des innocents. Quoi qu'il m'en coûte. La différence entre nous est que vous voulez qu'il y ait un coupable pour que d'autres soient innocents. Etes-vous sûr que ce soit nécessaire ? Doutez-vous tellement ?
C'était ma dernière contribution au Forum de Livres de guerre. Merci de m'avoir accueilli quelques jours.***
Pour le travail, moi, c'est 17 ans sans lever le nez alors que fin 93 je le voulais mais une famille procédurière en a décidé autrement.
La culpabilité d'Hardy ressort des documents, et rien dans son comportement n'est de nature à l'infirmer. Vous dites à tort que seul Barbie l'accuse, on vous a déjà répondu pour Deletraz, Groussard, les Aubrac et bien d'autres mais je m'aperçois qu'on a oublié Multon, opportunément fusillé avant de pouvoir témoigner au premier procès Hardy et inaugurant une tradition où le suivra Saddam Hussein : il n'était pas scandaleux et contraire à toute justice de faire disparaître en eux les coupables, mais les témoins, si. Détail important, Multon avait convaincu son ex-supérieur et recruteur Chevance-Bertin, le n° 2 de Combat, qui n'a jamais secondé Frenay dans ses efforts pour sauver la mise à Hardy.
Je raconte tout ça dans mon livre que, je suppose, vous avez lu et qui figure dans votre bibliographie. Pour rafraîchir votre mémoire, vous trouverez ici (en fin de page, en cliquant sur "'lire l'article")

les coordonnées du chapitre sur Hardy.
Vous y lirez également, et d'abondance, que je n'ai nul besoin de la culpabilité d'Hardy pour démontrer que les Aubrac sont d'authentiques résistants, à aucun moment retournés -une thèse vergessienne dans laquelle Chauvy s'est pris comme un moustique dans la flamme d'une bougie -pas vous, j'espère !
***C'était ma dernière contribution au Forum de Livres de guerre. Merci de m'avoir accueilli quelques jours.***
Vous avez déjà dit que vous ne débattriez pas avec François Delpla. Que vous soyez pareillement infidèle à cette résolution, c'est tout le mal qu'il vous souhaite ainsi qu'à cet espace.
PS au sujet de Groussard-Delétraz : il ne faudrait pas oublier que Mireille Albrecht dit aussi qu'Edmée l'a reçue longuement chez elle, ce qui n'est pas précisément le comportement d'un complice d'assassinat.