D'abord, vous vous trompez de cible, j'ai toujours considéré que le bombardement de Dresde et de quelques autres villes allemandes répondant au principe de terreur des populations formalisé (certes par la bande) à Anfa était indigne du camp qui les a commis, quel que soit le nombre de victimes.
En revanche, le reste de votre démonstration me laisse perplexe : En quoi le fait que Dresde fut un acte criminel change-t-il quoi que ce soit à la réalité du génocide commis par les nazis ?.
Allons, vous n'êtes pas naïf et savez très bien que monter en épingle les faits douteux voire franchement criminels dans le camp allié (bien sûr qu'il y en a) fut et reste l'un des principaux chevaux de bataille des nostalgiques et autres négagas.
En "démontrant" que les Alliés se seraient rendus coupables d'une floppée de crimes mis bout à bout quel qu'en soit l'importance (exécutions sommaires, viols jusqu'à une tentative de "génocide" du peuple allemand héritée de la propagande goebbelsienne), on tente de ramener l'Allemagne nazie au rang d'une nation parmi d'autres ayant, bien sûr, commis des "excès" (que l'on minore par ailleurs) à peu près comme les autres. Les nostalgiques du régime ont commencé ce "travail" de sape idéologique dès 1945. Voir notamment à ce propos la Seconde Histoire du nazisme en Allemagne Fédérale (Alfred Wahl, Armand Collin, 2006).
Pour faire bref, les prétendus 130 000 morts de Dresde ne sont justement pas anodins puisqu'ils permettaient aux falsificateurs de présenter le bombardement comme plus meurtriers encore qu'Hiroshima (là, en effet, ça marque les esprits pour reprendre vos propres termes). De même, en renversant la lunette, que d'agitation autour d'une pauvre douzaine de Waffen-SS français exécutés (certes de façon indigne) sur le bord d'une route.
Pour en revenir au traitement des prisonniers allemands, il y a certainement des choses à découvrir quitte à écorner un peu l'image des braves libérateurs ou la nôtre. Mais les chiffres sont, là encore, fondamentaux. Ceux avancés à une certaine époque pour les prisonniers allemands (1 million de morts !) sont absolument délirants mais présentent pour les négationnistes un attrait de taille : élever la cruauté alliée au rang de celle des Nazis (quand on commence à compter en millions, hein, qu'est ce qui vient à l'esprit ?) Or, les chiffres réels indiquent une surmortalité inexistante ou, au pis, tout à fait marginale. Il y a certainement eu de nombreux mauvais traitements (ça n'a pas commencé ni ne s'est arrêté avec la Seconde guerre mondiale) mais rien qui puisse être comparé de près ou de loin à ce que l'ont peut trouver à l'Est ou dans les Balkans. Les chiffres de Bacque ne sont pas gonflés, ils sont absurdes. Peu importe qu'ils soient réfutés, ils restent ancrés dans un tas de cervelles. Mettre en avant ces chiffres, même pour les minorer du bout des lèvres, c'est déjà de la manipulation.
Pour le reste, je n'ai jamais dit que ce "dossier", tout comme bien d'autres, ne méritait pas d'être examiné. |