Bonsoir,
Le chiffre de 3,3 millions de morts ne repose sur aucun calcul sérieux.
D'ailleurs, en cherchant je trouve d'autres chiffres. Exemple, sur un site russophile, "près de 2,5 millions de citoyens soviétiques sont morts dans des camps allemands." Andréi Fadéev, Agence «Rosbalt» 11.05.2005)
Dans l'ouvrage collectif ,
La Violence de guerre, Pavel Polian, chercheur à l'Académie des sciences de Moscou, signe le chapitre "
La violence contre les prisonniers de guerre soviétiques".
Le chercheur cite les chiffres établis par Christian Streit,
Keine Kameraden. Die Wehrmacht und die sowjetischen Kriegsgefangenen, Verlag J.H.W. Diets Nachf., 1991. Sur les 3.350.0000 prisonniers de guerre soviétiques capturés en 1941, environ 2 millions moururent ou furent exécutés, soit 60% du total.
Le détail de ce calcul est le suivant : des 3.350.639 militaires répertoriés, faits prisonniers en 1941, il ne restait plus, au 1er février 1942, que 1.020.531 individus. Il y a lieu cependant de décompter les 280.108 militaires libérés et un certain nombre de prisonniers ayant réussi à s'évader.
Pas besoin donc d'être animé par une volonté génocidaire pour que se produise une hécatombe parmi ses prisonniers, civils ou militaires, au cours de ce terrible hiver 41-42.
Le terrible hiver 41-42 n'explique pas tout. Il y eut bien une volonté délibérée des Allemands d'éliminer le PG soviétiques par le travail et la famine. Fin 42, dans les camps où les conditions de vie et de travail étaient volontairement les plus éprouvantes, une intense propagande visait à inciter les prisonniers à s'engager comme "Hiwis"[*] c'est-à-dire comme volontaires dans des bataillons nationaux. Les affamés n'avaient souvent pas d'autre choix. La seule alternative à une mort programmée était de s'engager comme auxiliaires dans l'Armée allemande.
Bien cordialement,
Francis.
[*] Hiwi : clic sur la loupe pour décrypter le terme présent au glossaire.