Bonsoir,
Passons outre le fait que C. Streit reçoive des royalties ... antienne médiocre pour déconsidérer le travail d'un chercheur en fonction d'affinités politiques opposées. (Humour : LdG n'est pas subsidié ... ni par le Comité des Forges, ni par le Komintern).
Notons que le bilan de 2 millions de PG soviétiques décédés couvre la période de juillet 1941 [1] au 1 février 1942.
Au chapitre "Les violences nazies contre les prisonniers de guerre soviétique durant leur captivité" [2], Pavel Polian, citant d'autres sources que celles de C. Streit, propose des exemples ponctuels qui ne laissent guère planer de doute sur les conditions de détention imposées aux soviétiques :
- Dans plusieurs camps, le taux de mortalité mensuel était de 7% soit près de 85 % en taux annuel [Dougas et Tcheron, Sovetskie voennoplennye mezdou Gitlerom/Stalinym (Les prisonniers de guerre soviétiques entre Hitler et Staline), YMCA, 1994]
- Dans le stalag de Bobrouisk, 28 prisonniers de guerre soviétiques furent fusillés pour cannibalisme en septembre 1941. [R.A. Tchernoglasova, Fachiskie lageria dlia sovetskikh voennoplennykh na territorii Belorussii (Les camps fascistes pour prisonniers de guerre soviétiques en Biélorussie), Krasnogorsk, 1996]. Le cannibalisme ou le dernier recours avant une mort probable par la faim ?
- Dans le stalag de Minsk, environ 40.000 prisonniers de guerre moururent de froid et de faim durant l'hiver 1941-1942 (Tchernoglasova, op.cit.)
Quelle que soit la validité des bilans chiffrés, ils sont accablants. Les politiques répressives nazies mais également soviétiques vis-à-vis des prisonniers de guerre de l'Armée rouge avaient toutes deux pour objectif d'éliminer les "ennemis potentiels".
Bien cordialement,
Francis.
[1] Les premiers PG soviétiques sont mentionnés, dès le 10 juillet 1941, dans le stalag 326 à Zenne (Westphalie)
[2] Le chapitre suivant traite des "ex-militaires" et les répressions liées à la libération des prisonniers de guerre soviétiques par l'Armée rouge. L'auteur n'est pas plus tendre pour la politique répressive soviétique à l'égard de ses propres ressortissants déjà durement éprouvé que pour la politique répressive et de liquidation physique du 3ème Reich. |