Effectivement, je n'ai pas trop l'habitude de démontrer une thèse à partir des arguments contraires et en les canonnant. Je suis d'une vieille école où on prend plutôt en compte les documents, soumis à une critique serrée pour les départager quand ils se contredisent.
Et ici nous sommes devant une contradiction gigantesque : une dictature personnelle, engageant des millions d'hommes dans des opérations absurdes résultant des lubies du chef, notamment un massacre qui se veut exhaustif de la population juive européenne, des nouveau-nés aux centenaires agonisants. Il y a un sous-chef commis aux basses besognes et notamment à celle-là, sans l'avoir nullement conçue par lui-même. C'est l'exécutant rêvé car il a acquis une foi mystique dans l'infaillibilité de son chef. Et le même irait, dès 1942 (quel mois au fait ?), soit pendant trois bonnes années, trahir ce chef, qui n'est pas un tendre, avec une folle imprudence, en causant à des neutres de toute l'Europe de ses velléités de le trahir. Eh bien cela ne se conçoit que si le chef est au courant.
Et bien sûr, s'il l'est à un moment, il l'est tout le temps : il n'y a pas de place, dans un tel processus, pour le passage à une vraie trahison; quand se ferait-il, pour quelle raison et par quel processus ? D'ailleurs rien ne change, du début à la fin, le disque est toujours le même : il est toujours question de diviser les alliés de l'est et de l'ouest, en promettant à ces derniers le salut d'un certain nombre de Juifs. |