Bonjour à tous,
Je n’ai pas lu le livre de Benamou, donc je ne pourrais bien évidemment pas porter de jugement sur ce dernier.
En revanche, il faut, je crois, préciser quelques points concernant les Harkis, de Gaulle et l’Algérie.
1. Il est avéré que le premier responsable des massacres de l’été 1962, reste la branche « dure » du FLN, qui n’a jamais eu la moindre intention de respecter les accords d’Evian.
2. Il est également certain, que le choix donné aux Harkis à cette époque – partir pour la Métropole ou rester en Algérie avec un pécule – n’était pas honnête puisqu’on ne leur avait dit toute la vérité, notamment sur le départ de l’armée française.
3. Pour de Gaulle les Harkis étaient un détail, l’Algérie un fardeau, et en 1962, il fallait régler la question au plus vite pour pouvoir passer à autre chose. Voir à ce sujet l’excellentissime livre d’Eric Roussel sur de Gaulle…
4. Le gouvernement français, donc de Gaulle, avait les moyens de protéger ces hommes qui avaient choisi la France, mais il ne l’a pas fait et c’est en cela qu’il est coupable. Certains à l’époque l’avaient compris. Bastien Thiry l’a payé de sa vie, les autres ont irrémédiablement étaient écrasés par le rouleau compresseur Gaulliste.
Je crois vraiment qu’il n’y a pas un gaulliste, même parmi les plus intégristes, pour ne pas reconnaître que le drame de l’été 1962 est, avec la rafle du Vél d’Hiv, la tache la plus indélébile de l’histoire française contemporaine.
L’histoire édulcorée et glorifiante du Gaullisme semble avoir atteint, avec le livre d’entretiens de l’Amiral, le sommet de la courbe. Il va maintenant falloir poursuivre l’œuvre de Roussel qui, enfin, a ouvert une brèche dans le mur impénétrable de la mythologie de l’homme du 18 juin.
Bien cordialement,
JRG |