> Je respecte le livre de l’amiral Philippe de Gaulle,
> comme le témoignage d’un fils. Même si parfois il est
> historiquement contestable, il apporte un témoignage
> inédit et véridique sur le personnage de De Gaulle vu
> par l’un de ses intimes.
Comme tout témoignage, celui de Philippe de Gaulle ne me paraît visiblement pas exempt de défauts - problèmes de mémoire, si j'en crois un fil développé sur Histoforums - autant nommer les choses par leur nom :
(et zou pour ma popularité)
> Qui plus est, il a le mérite de
> remettre les choses au point sur les fables de François
> Delpla au sujet du texte du 19 juin 1940.
Point encore lu le livre d'entretiens (négligence coupable). Que dit-il à propos du texte du 19 juin ?
La version de François Delpla (qui est aussi celle de Jean-Christophe Averty et Jean-Louis Crémieux-Brillac, le fameux historien de la France libre) est plutôt convaincante : le texte de l'appel du 19 juin présenté dans les "Mémoires de guerre" n'a jamais été diffusé, ce que confirment les rapports d'écoute d'une part, les archives écrites de la BBC d'autre part. Mieux encore : le sous-secrétaire d'Etat permanent au Foreign Office, Sir Alexander Cadogan, écrit dans une note du 20 juin 1940 à son supérieur que lui et le général Spears se sont opposés la veille à ce que De Gaulle prononce son discours (déjà tapé) dans la soirée du 19 juin - ce qui a eu pour conséquence l'annulation de l'émission.
Quant au texte (l'un des deux textes ?) que De Gaulle devait déclamer à la radio, il est reproduit "in extenso" dans F. Delpla, "L'Appel du 18 juin", Grasset, 2000, p. 232-233. "La non-connaissance des conditions d'armistice et les mots 'demain jeudi' renvoient indubitablement au mercredi 19" (p. 232). Et vu le message en question, c'est plausible.
Le texte existe aux archives britanniques, celles du Foreign Office. Que dit Philippe De Gaulle pour en contester l'existence ?