J'ai fait ici récemment une autre hypothèse, qui n'est nullement contradictoire avec la vôtre -le consensus pour le silence donnant à penser que nous avons affaire à plusieurs fraudes concurrentes :
Il est un autre silence qui oblige l'honnête homme à faire des hypothèses, et à rétorquer à qui s'en offusque qu'il n'a qu'à ouvrir ses archives, ou, s'il n'en a pas, à se battre avec détermination pour l'ouverture de celles qui existent : le silence de Martin Allen. Puisque, par son mutisme entrecoupé de brèves dénégations, il laisse dire que c'est lui ou sa femme qui ont introduit les faux, on peut se demander pourquoi et une hypothèse apparaît. Il serait parti de l'idée que la victoire de 1945 avait emprunté parfois des chemins tortueux et que des cerbères à langue de feu gardaient les secrets d'Etat : dès lors il devenait légitime non seulement de supposer, mais de forger des pièces pour étayer les suppositions. Il ne serait peut-être pas toujours tombé très loin, d'où l'incroyable absence de poursuites.
La seule réponse à faire en tant que démocrates passionnés d'histoire est que notre regroupement est de nature à faire rentrer à la niche tous les cerbères, la queue très basse. Nous sommes majeurs, conscients de la terrible difficulté de rayer de la carte le nazisme et aptes à apprendre comment cela s'est passé. Vouloir faire mûrir les choses en adoptant des moyens louches, c'est les retarder au contraire, et c'est surtout prolonger l'oeuvre de Hitler, qui n'a certes pas inventé le mensonge ni le faux en écriture, mais qui en a généralisé l'usage en toute bonne conscience et en a même fait une philosophie (le Juif ment pour dominer, il faut lui damer le pion sur ce terrain d'abord). |