"Hitler, c'est bien établi, place après Stalingrad (sinon avant) tout son espoir dans un regroupement occidental contre l'URSS."
A mon avis, bien avant. Offres de paix très avantageuses aux Britanniques, mission de Hess...
"Question : que faire pour le favoriser ? Un vecteur s'impose : la SS et plus précisément le bureau VI du RSHA, pour bien garder en mains nazies la maîtrise des opérations. Schellenberg, donc."
Pure hypothèse mais admettons.
"Question suivante : enverra-t-on Schellenberg à la pêche aux contacts muni d'un mandat clair de Hitler via Himmler ? Ce serait suicidaire : autant redonner le pouvoir tout de suite à Papen et à toute la bourgeoisie marginalisée avec lui lors de la nuit des Longs couteaux. Car si Hitler avouait carrément aux Américains qu'il ne compte plus que sur eux, ils commenceraient évidemment par exiger son remplacement."
Mais ils l'exigent déjà !
"Il ne reste donc qu'à envoyer Schellenberg avec un mandat pas clair, laissant entendre qu'il représente une dissidence prête à passer aux actes si les Yankees mordent à l'hameçon. Il sera toujours temps d'aviser ensuite, et d'obliger les Occidentaux à composer avec tout ou partie du régime nazi."
Les obliger mais comment ? Et ce n'est pas avec tout ou partie du régime nazi mais avec le régime tout entier s'il s'agit d'assurer le maintien de Hitler au pouvoir. Et Schellenberg doit faire comment, prendre contact avec les Américains et une fois ce contact établi leur dire : et bien non, en fait je ne représente pas Himmler désireux de savoir s'il y aurait moyen de s'arranger mais Hitler qui ne veut pas s'aller. Et les Américains se sentiraient alors obligés de ne pas rompre les négociations. Par peur d'être impolis ?
"Il ne faut pas oublier, là encore, ce Churchill qui complique les choses, avec sa détermination claironnée tous azimuts de faire passer le danger nazi avant le danger soviétique, même et surtout s'il prend les devants pour confiner celui-là (concessions limitées au plus juste à Téhéran puis Yalta)."
Les Américains n'en sont pas moins déterminés à faire passer le danger nazi avant le danger soviétique. Et sans doute plus encore que les Britanniques. |