Je partage cette annalyse.
Il faut rappeler que Schellenberg, avec l'affaire de Venlo, avait perdu toute crédibilité auprès des Britanniques comme dissident.
Ayant découvert à cette occasion que la tête d'Hitler était une condition à toute transaction, il lui a fallu trouver une autre monnaie d'échange avec la "juiverie" de l'ouest. Les nazis s'étaient en effet eux même convaincus qu'il y avait une espèce de pieuvre juive contrôlant le pouvoir aux USA. Il a donc imaginé de glisser dans ses négociations la survie des juifs dont ils étaient en train d'organiser le massacrer à la place de la tête d'Hitler.
Lorsque l'on examine les dates et notamment la note de Schellenberg aux commandements militaires Belges et Français du 20 mai 1941 (oui 41) annonçant la solution finale et sa mise en oeuvre initiale dans le protectorat, on ne peut qu'être frappé par une certains concordance de chronologie avec les premières négociations.
Il ne m'a pas échappé que certains contestent que Schellenberg ait joué quelque rôle que ce soit dans la Shoah, mais je rappelle qu'il y avait dans chaque camps de concentration un bureau du SD et que les témoignages à Nuremberg sont (à part les siens) accablant pour lui.
Il convient aussi de rappeler que l'opération Zeppelin qui lui a valu d'être condamné pour crime de guerre consistait à récupérer des prisonniers Russes ou Ukrainiens, à les retourner et à les parachuter derrière les lignes. Sans entrer dans un débat sur l'efficacité de cette opération, on peut remarquer que tous les membres de l'opération Zeppelin étaient sortis par le SD de camps de concentration alors que Schellenberg a plaidé n'avoir eu aucun pouvoir dans les camps et que nombre d'historiens (même parmi les meilleurs) le suivent sur ce terrain.
Je pense qu'une des causes de la Shoah et l'abandon du plan Madagascar, trouve ses racines dans ces négociations pour fermer le front de l'Ouest.
La négociation de Hess est plus difficile à analyser car il faut rappeler que Schellenberg avait établi les plans du nettoyage politique (avec assassinat à la clef) pour les Einsatzgruppen à déployer en Angleterre (ccomme il avait supervisé les opérations coinjointes des Einsatzgruppen et de la Feldgendarmerie en Pologne au côtés d'Himmler avec le soutien de la collaboratrice personnelle d'Heydrich, mise à sa disposition, pendant qu'Heydrich pilotait son avion de chasse).
Il est clair néanmoins que Schellenberg a joué un rôle dans la préparation du vol de Rudolf Hess avec ses amis stratèges politico-économique et qu'il s'est fait peur (ou veut le prétendre). Mais là aussi il induit les historiens en erreurs puisqu'il prétend que tous les complices de Hess ont été déportés ou tués sur ordre d'Hitler: ce n'est ni son cas, ni celui de Martin Bormann... Ils ont juste fait arrêter quelques lampistes. |