C'est un procédé dilatoire de relier la motivation des lois antijuives à une quelconque complaisance envers les vainqueurs. L'antisémitisme français est venu au pouvoir avec Vichy, et se serait exprimé, même si les Allemands avaient été des humanistes philosémites.
On se souvient du célèbre incident de ce ministre vichyste (Xavier Vallat ou Darquier de Pellepoix) apostrophant un Allemand pour lui rappeler qu'il avait été antisémite bien avant lui.
Les lois antijuives étaient déjà dans les mentalités dés juin 40, dans la réprobation contre les parlementaires, la république, et les boucs émissaires désignés dés cette époque, juifs, francs maçons, communistes.
Vouloir voir dans le gouvernement vichyste une sorte de régime démocratique, contraint contre son gré, de faire des concessions aux nazis, c'est tout bonnement manipuler les faits, EN CONNAISSANCE évidemment de l'aboutissement de la guerre.
Au moment où les lois antijuives étaient promulguées, les dirigeants de Vichy étaient CERTAINS que Hitler allait régner sur l'Europe pour des décennies. Et c'était une divine surprise que la défaite permette à la France de l'ancien régime de revenir aux commandes.
Souvenons nous de la démarche du prétendant au trône, venant demander à Hitler un poste de Gauleiter de la France.
La vieille france antidreyfusarde pouvait évidemment jouer les glorieuses ainées, pour ces jeunots de l'antisémitisme qu'étaient les nazis. Non, ce n'était pas pour plaire à Hitler que les lois antijuives ont été promulguées, c'était pour SE faire plaisir.
En témoigne, la ferveur et la pompe qui ont entouré l'attribution d'une rue de Paris à Edouard Drummont, pionnier de l'antisémitisme, en présence de sa veuve
La frénésie d'épuration antijuive, contre les noms de rues, les monuments, comme si l"'éradication" s'était voulue totale, en profondeur, frappant les morts autant que les vivants.
Aprés 1945, la défaite des nazis, la perte du pouvoir pétainiste, la révélation de l'ampleur de la Shoah, il devenait bien sûr urgent, et commode, de tenter de faire passer les dirigeants de Vichy pour de braves types ayant tenté de limiter les dégats, face à une haine antisémite uniquement allemande. Comme dans d'autres domaines, on a tenté de les faire passer pour de discrets "résistants".
Dire que les preuves n'existent pas, c'est tout simplement méconnaître une évidence.
Aprés Xavier Vallat et Darquier de Pellepoix, le troisième Commissaire aux Questions Juives a été un du Paty de Clam, un grand nom de l'affaire Dreyfus. La boucle était bouclée, on revenait aux vieilles racines gauloises de la haine antisémite. |