Le récent livre de Tal Bruttmann, présenté ici par Laurent Boussaton le 25 août
, fait enfin avancer la question. Contrairement à celui de son proche collaborateur Joly, dont une note bâclée avait fait dire ici qu'elle représentait le jugement de "la profession" sur votre serviteur, il est muet sur ma modeste personne en général et mon travail sur Montoire en particulier. Ce qui enlève certes une dimension à son propos (celle du jeu de chat et de souris pratiqué par Berlin envers Vichy, entre autres capitales petites ou grandes), mais lui permet de se concentrer sur le sien.
A ce sujet, les recensions et résumés sont injustes : il ne s'agit pas que de la persécution des Juifs au niveau préfectoral, et encore moins de la seule Isère. Les deux chapitres initiaux offrent l'étude la plus fouillée à ce jour de la genèse du statut des Juifs, avec force documents nouveaux à l'appui -ignorés de tous jusqu'à Joly inclus. Mais curieusement, l'auteur n'insiste pas sur cet aspect des choses et ne le mentionne même pas. Car si, à souligner qu'on fait une recherche novatrice quand c'est le cas, on s'expose de la part des jaloux, et des conservateurs à bout d'arguments, à des accusations de vantardise, c'est néanmoins un devoir de le faire, pour bien éclairer le lecteur sur la portée de ce qu'il lit. Bruttmann, en ne soulignant pas, et en ne disant même pas, qu'il renouvelle le sujet, pèche donc par une immodestie bien funeste.
Quelques détails supplémentaires ici :