Vous dites que « partiellement raison sur le réseau Wiking », mais vos développements ne contredisent en rien ce que j’ai écrit. Pour ce qui est de la pénétration et de la manipulation de la ligne, j’ai moi-même, dans mon ouvrage, énoncé l’hypothèse – qui n’a rien d’inédite – qu’elle pouvait avoir été retournée ou utilisée, voire même créée, pour influer sur la politique helvétique..
C'est une hypothèse très sérieuse. Quant à Masson, je pense et je suis pas le seul qu'il fut déstabilisé et se sentit isolé - on le serait à moins dans une période où se succédèrent les crises et les alarmes intérieures et extérieures - , un état qui a sans doute permis à Schellenberg de développer son projet. En lisant les témoignages, on a vraiment le sentiment que le chef du contre-espionnage nazi, un séducteur et un gangster intellectuel (également selon les témoins), a su jouer avec l'affect du chef des SR suisse* pour obtenir informations et tenter d'intoxiquer l'EM de Guisan. Mais là, on manque d'élément plus "psycho-historiens", si j'ose dire... Des sources fermées existent-elles encore qui aideraient à mieux cerner la personnalité de Masson, ses doutes, sa solitude réelle ou supposée ?
Cordialement
RC
* Une réelle amitié semble pourtant avoir survécu à la WW2. (épisode de Romont) |