Vous avez déjà essayé souvent, non pas de conquérir une planète de deux milliards d'habitants (mythe à la base de toutes les incompréhensions du nazisme) mais de vous y tailler une place beaucoup plus importante en écrasant deux grands voisins (France et Russie en l'occurrence) avec une population de départ de 80 millions (et encore, 70 sans l'Autriche ni les Sudètes) ?
Même en étant la deuxième puissance industrielle et scientifique, c'est un sacré défi, qui suppose à la fois de leurrer le monde sur vos intentions et sur vos capacités. Vous allez jouer au pacifiste, à l'anticommuniste... Vous allez étaler des divisions internes.
Ainsi ne crois-je pas un instant que Canaris ait été un pro-allié dupant Hitler. Les choses ont dû s'interpénétrer beaucoup plus. Même chose pour Brauchitsch, Halder et l'armée de terre. Tous ces bruits de coups d'Etat, faisant chaque fois l'objet d'amples fuites, sont partie intégrante de l'histoire de la réussite allemande de mai 40.
Une conspiration opaque à la Gestapo ? oui bien sûr il y a celle, si tardive, de juillet 44. On peut dire que le jeu échappe brièvement à Hitler et Himmler... Mais aussi qu'ils ne s'en sortent pas si mal, réussissant une répression bien dosée.
Mais les SS, vraiment non, ils étaient faits pour obéir et le faisaient. On peut bien raconter le contraire en prenant les documents au premier degré, c'est vraiment manquer d'esprit critique. Ce que vous faites pour votre part sur le cas de Müller, en reprenant sans faire le difficile, comme une haute probabilité, un bruit que rien de tangible ne confirme.
Votre image du nazisme est celle d'une tour de Babel qui n'aurait jamais pu dépasser le premier étage. |