Pie XII n'appréciait qu'assez peu les nazis, mais il est tombé dans le piège tendu par Hitler, qui jouait sur les (pseudo-) divisions entre anticléricaux païens et conservateurs. D'où une politique pas franchement cohérente, plutôt discrète, dans laquelle le Pape laisse agir les plus zélés des sauveteurs de Juifs, sans se mettre en première ligne.
Le discours de Pie XI n'aurait ainsi jamais pu être prononcé par cet homme aussi soucieux des convenances diplomatiques, en particulier dans un contexte de guerre imminente. L'obsession du Vatican, à l'époque, est de sauver la paix, pas de se brouiller avec les futurs belligérants. Sauf s'il existe la possibilité de s'entendre avec d'éventuels conjurés antinazis, ce qui sera le cas en 1940.
Pie XI était assurément plus fervent dans son hostilité aux nazis (et aux communistes). Il n'empêche que lui aussi n'a guère saisi la complexité de la machinerie hitlérienne, ce qui a abouti à des erreurs capitales, telles que le Concordat de 1933, marché de dupes lésant l'Eglise catholique allemande au profit des nazis. |