Murphy écrit :
"I and another officer then accompanied Himmler on the drive to this house."
Ce qui se traduit par :
"En compagnie d'un autre officier, j'ai accompagné Himmler sur le trajet vers cette maison."
En d'autres termes, le colonel Murphy ne prétend nullement qu'il était dans la même voiture que Himmler. Au mieux peut-on en déduire qu'il a
escorté son prisonnier, ce que les documents attestent, et ce que ne dément pas le capitaine Selvester. Bref, accuser le colonel Murphy de mensonge sur ce fondement me paraît passablement expéditif.
J'ai d'ailleurs cherché à creuser ce point, et je suis tombé sur un
un témoignage du capitaine Wells, le médecin qui a tenté de pratiquer une fouille buccale du chef nazi. Wells souligne que Himmler est arrivé à Lüneburg à 22 h 45 et qu'il s'est suicidé à 23 h 17 - soit un peu plus de quatre heures après son identification. Il décrit également la capsule de poison comme étant un petit objet bleu facilement dissimulable dans une bouche, et que seule une fouille permettait de détecter.
Surtout, Wells confirme que le convoi transportant Himmler se constituait de
deux voitures. Le colonel Murphy se trouvait dans la première, Himmler dans la seconde.
Bref, Murphy a bel et bien accompagné Himmler sur le trajet, conformément à ce qu'il relate dans sa note de 1964 et à ce qu'établissent les documents cités. Le capitaine Selvester, contrairement à ce que vous prétendiez, ne niait pas les faits : selon lui, Himmler était escorté par des officiers du renseignements (probablement les majors Randall et Rice), et il faut en déduire que ces trois hommes ont pris place dans la seconde automobile.
La présence de deux véhicules - et non plus d'un seul - réduit définitivement à néant la possibilité d'une intervention extérieure sur le trajet, de la part d'un mystérieux assassin dont la seule preuve de l'"existence" n'est qu'un faux document. Outre que l'accusation de mensonge proférée à l'encontre de Murphy ne repose sur rien.