... ce complot qui me servirait de thèse, avant de nous le mettre à toutes les sauces !
Tout ce que je dis, c'est : les archives montrent que Himmler n'a pas pu garder du poison dans sa bouche pendant toute sa détention. Donc il y a eu un fournisseur quelque part. Voilà pour ma certitude. Ensuite, une hypothèse : cette fourniture a peut-être un rapport avec deux désirs churchilliens : voir les dirigeants nazis quitter la scène d'eux-mêmes, et préserver Dönitz de toute tutelle SS.
Pour la suite, les dissimulations, etc., Nicolas me prête indûment une théorie du complot. Il y a une administration qui bétonne, et c'est tout. Et il y a des journalistes comme Heydecker ou des historiens comme Trevor-Roper qui déforment l'histoire non par malice, mais pour la rendre plus logique, sans dout inconsciemment, en racontant l'aventure banale d'un prisonnier démasqué qui avait conservé un moyen de suicide en cas de malheur et l'utilise in extremis. C'est justement parce que personne ne soupçonne une dissimulation que, de récit en récit, des faits significatifs s'estompent : notamment que Himmler s'est fait connaître de lui-même, et qu'il s'est écoulé une dizaine d'heures entre cette auto-identification et son décès.
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