... l'on ne peut davantage exclure l'intervention d'un membre du service des archives, stagiaire ou temporaire notamment. Ce qui serait de nature à étendre le domaine de recherche.
Il faut également voir que les faux ont été "pollués" par Martin Allen lorsqu'il les a utilisés, de même je suppose que par les archivistes de Kew lorsqu'ils ont été envoyés à Audrey Giles. Difficile, dans ces conditions, d'effectuer une identification, d'autant qu'à mon avis le faussaire était quelqu'un de malin, qui a pris soin de se couvrir efficacement.
La chose pourra surprendre, mais la dernière personne que je suspecterai d'un tel forfait, quoiqu'elle fasse partie des 18, n'est autre que le négationniste David Irving. Je le sais profondément idiot, mais pas au point de griller définitivement sa réputation - il est vrai pulvérisée par le procès Lipstadt - en produisant des faux. Martin Allen me semble également avoir joué le rôle de dupe, en la circonstance.
Quant aux archives nationales britanniques, je les vois mal revenir sur le sujet. La présence de faux en leur sein a révélé l'incompétence de leurs services - il n'y a pas d'autre mot. Les communiqués de 2005 ne visaient qu'un objectif de "relations publiques", afin de montrer que l'institution s'engageait à améliorer les conditions de sécurité, bref qu'elle était capable de réaction efficace rapide. Bref, du tape à l'oeil. A dire vrai, l'institution archivistique n'a aucun intérêt à ce que l'enquête aboutisse, car elle révélerait de graves dysfonctionnements dans l'exécution du service. Dès lors, elle n'aurait guère intérêt à la ramener. On peut le regretter, mais la bureaucratie restera toujours la bureaucratie. En particulier en Anglaiserie.
Je conçois que la chose vous dérange - elle me dérange aussi. J'aurais apprécié la publication des archives britanniques relatives à Himmler, ne serait-ce que parce que le gouvernement n'a strictement rien à craindre d'une telle décision. Mais il ne faut pas oublier que si des faux ont été retrouvés dans un carton relatif au Reichsführer, il pourrait fort bien en être détectés ailleurs. D'où une obligation de (discrète) vérification. Et d'où le fait que l'ouverture des archives ne sera pas pour demain. J'espère sincèrement me tromper, mais je pense que l'inertie bureaucratique en décidera ainsi. |