... j'attendais cette réaction de votre part. ;-)
Vous prétendiez que l'ampoule de poison était en "verre fragile". Sous-entendu : il est difficile de croire que Himmler aurait pu la trimbaler dans sa mâchoire, sans risquer de la briser avec une déconcertante facilité.
Le problème est qu'il la maintient dans sa mâchoire, et que cela ne l'empêche certainement pas de s'exprimer, à Lüneburg. Ce simple fait que vous ne contestez pas devrait d'emblée réduire à néant votre affirmation.
Mais il se trouve qu'un témoin, le colonel Murphy, évoque une plus grande solidité de la chose. Il parle de métal fin ? Pas incompatible avec du verre solide, et ce serait jouer sur les mots que de le nier - ce que vous avez précisément fait, oubliant un peu vite que le colonel Murphy travaille dans le domaine du renseignement, et qu'à la différence de Selvester il a une certaine expérience de la chose. Par ailleurs, Jacques Delarue confirme que de telles ampoules existaient, et vous n'avez pas réussi à le contester (vous ne pouvez pas, d'un côté, proclamer votre attachement à cet historien et de l'autre insinuer bassement qu'il aurait menti).
Mais le plus grave n'est pas là. Je vous ai en effet demandé de prouver votre allégation. Et que me produisez-vous ? Un autre témoignage, celui du capitaine Selvester, que vous osez reproduire : "a small glass phial". Ce qui, traduit en français, ne donne pas tout à fait le sens que vous lui prêtiez. Selvester parle tout simplement d'une "petite ampoule de verre". Il ne se prononce pas sur la solidité de la chose.
Je vous le fais remarquer. Et qu'y répondez-vous ? Rien d'autre que des généralités censées noyer le poisson et camoufler votre énorme bourde : le verre, c'est synonyme de fragilité, l'ampoule "n'a pas l'air bien costaude" sur la photographie (dingue !), j'en passe et des meilleures... "Il me semble même qu'elle est faite pour être croquée sans effort particulier" ? Est-ce vraiment tout ce que vous avez à répondre ?
Je cite des témoignages, des historiens, des documents, je fais l'effort de produire des photographies, et tout ce que vous trouvez à répondre, c'est des "n'a pas l'air" et des "il me semble", outre de jouer sur les mots, pour rester poli.
L'ampoule était "peu dissimulable dans une dentition, si clairsemée soit-elle, ni dans la plus caverneuse des mâchoires" ? Cette allégation est sans valeur, car vous reconnaissez vous-même que Himmler l'avait en bouche à Lüneburg, où il s'est d'ailleurs exprimé normalement, et seule une fouille buccale a malheureusement permis de l'établir. Il faudrait donc songer à rester cohérent. Et s'il a pu la conserver à Lüneburg, il a pu la conserver ailleurs. Elle était solide. Elle était petite. Elle était donc dissimulable dans sa bouche.
"Huit heures en parlant et en mangeant normalement des aliments choisis pour leur dureté ?" Selvester lui aurait faire boire du thé et manger des sandwiches au fromage, rien de bien dangereux compte tenu de la solidité de l'ampoule, sans oublier que documents et témoignages établissent formellement que Himmler est resté entre les mains de Selvester pendant au plus trois heures (et à Lüneburg pendant au plus deux heures), fait qui vous a été constamment rappelé, et dont vous ne tenez pas compte. Himmler, qui jouait sa peau et dont l'ampoule de cyanure devenait d'heure en heure sa dernière porte de sortie, pouvait se permettre ce relatif "inconfort".
Je répète donc ma question : vous avez prétendu que l'ampoule de poison était en "verre fragile". Pouvez-vous prouver votre affirmation ? |