... Thiriel, et ni Arole, ni moi, ne prétendons le contraire. J'ai beaucoup apprécié le film, comme je l'expliquais dans mes contributions de janvier-février 2005, parce qu'il nous montre des hommes, avec leur bassesses, leur peurs, mais aussi aimant leur familles. De ce côté-là, le film est très réussi.
Là où Arcole et moi-même sommes plus gênés, c'est que ce film, qui ne montre que les tous derniers jours du Troisième Reich, ne peut être apprécié que si l'on connaît effectivement l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.
Il y a quelque chose de gênant à nous montrer le peuple berlinois appeuré dans les caves suintantes, de manière très crue et très brutale, alors qu'il n'y a mot des souffrances des autres peuples.
Evidemment, on ne peut pas tout montrer, évidemment, on ne peut pas parler de la shoa, des massacres commis pas la SS et la Wehrmacht. Mais je me suis prise une claque dans la figure quand, ressortant de la salle, j'ai réalisé que j'avais presque pris en pitié tout le bunker, et même, allez hop, tous les Allemands qui crevaient sous l'artillerie russe.
Il y a un problème lorsque l'on veut montrer un film, aussi bon soit-il, mais que la plupart des spectateurs ne savent rien de l'histoire. Il y a un problème lorsqu'on prétend montrer les Allemands sous les bombes et qu'on ne montre pas l'explosion de joie dans les gares, dans les Konditorei, dans les maisons, quand les Allemands apprirent la débâcle française.
Comme je l'avais dit, un très bon film, mais à réserver aux érudits. L'exposé de Finkielkraut est excellent de bout en bout. Encore faudrait-il que les écoles enseignent correctement l'histoire. |