Bonsoir
*** De plus, j'avoue de pas bien saisir le sens de ce propos : **** (Laurent)
"Au moment où l'Union europeenne est à l'ordre du jour, il est bon de se souvenir que les interlocuteurs doivent accepter tacitement de ne pas rouvrir le dossier des camps de concentration allemands (7 000 000 d'internés alliés dont un quart etaient des resistants), et celui des victimes civiles allemandes des bombardements (635 000)."
Faut-il entendre "ne pas comparer ce qui n'est pas comparable" ?
Jacques de Launay me pose problème. Il est l'auteur de près d'une trentaine d'ouvrages dont plusieurs sont consacrés à la Belgique. De Launay est Français. Pendant la guerre, grand résistant, il fut agent de liaison entre les mouvements de résistance OCM (en France) et FI (en Belgique). (*) Son livre "La Belgique à l'heure allemande" est aujourd'hui encore un ouvrage de référence. (Prosper pourra confirmer ou infirmer). J'avais déjà été surpris par le portrait flatteur que de Launay brossait du général von Falkenhausen, gouverneur militaire de la Belgique et du Nord de la France occupée. Par comparaison avec son successeur, le gauleiter Grohé, von Falkenhausen peut effectivement apparaître comme un "homme de bien" mais tout de même. Après la guerre, von Falkenhausen sera condamné par la justice belge à 12 ans de travaux forcés. Et de Launay de déplorer cette trop lourde condamnation à ses yeux. Et surtout d'ajouter que lorsque von Falkenhausen fut libéré après trois ans de détention, il devait cette mesure de clémence non pas à la justice belge mais à la guerre froide qui motivait le rapprochement avec l'Allemagne. Admettons!
Une phrase à propos de l'épuration qui, il est vrai, fut particulièrement féroce en Belgique:
*** Déjà mes amis démocrates de la résistance belge s'insurgeaient contre ces abus [abus de la répression] : la chasse aux familles des collaborateurs et la répression de celles-ci, la punition exemplaire des idéalistes, car Elias, Degrelle ou van de Wiele, Streel ou Poulet étaient en tout cas des hommes désintéressés, et l'indulgence systématique envers les trafiquants, etc... ***
Bien sûr, les trafiquants furent peu inquiétés mais l'indulgence que prône de Launay pour les Elias, Degrelle et consorts ... un pas à ne pas franchir, me semble-t-il!
En fin de livre, un début d'explication quant à l'orientation idéologique de De Launay:
*** Je ne voudrais pas terminer ce livre sur cette vue cynique, d'un homme aigri par son appartenance à la résistance belge. Je travaillais pour le FI , conception totalitaire de l'Etat qui ne correspond pas à mes idées démocratiques. Mais je ne savais pas, comme d'ailleurs 60 à 80% des membres du FI que nous travaillions pour Moscou. ***
On comprend mieux l'indulgence affichée par de Launay pour les Elias, Degrelle et consorts qui, sous l'uniforme SS, s'engagèrent sur le front de l'Est pour combattre le bolchevisme.
Je commence a partager ton effaremment, Francis
Je t'aurais bien proposé de migrer en ma compagnie sur un forum de jardinage mais.... on s'y étripe virtuellement à coup de sécateur, de bêche ou de râteau. Préférons nos livres de guerre par auteurs interposés. Mes "de Launay" vont filer vers me caves humides pour tenir compagnie aux "Mabire".
Bien cordialement,
Francis.
(*) pour connaître la signification de ces abréaviations: clic sur la loupe à décrypter. |