Effectivement, la Suisse a eu ses héros durant la Seconde Guerre mondiale, notamment dans le domaine du renseignement (sur lequel j'ai travaillé). Une de mes conclusions est bien le manque total de reconnaissance dont ils ont fait l'objet. Certains ont même connu bien des misères en conséquence de leur travail pour le pays, voir l'exemple de Fred Reymond évoqué par Daniel Capt (Fred, Editions de l'Aire). Certes, d'une part, les Suisses ne décorent pas leurs héros, d'autre part, saluer la valeur du travail effectué par leurs agents serait revenu à admettre officiellement qu'ils ont espionné l'Allemagne. Mais tout de même...
Cela dit, le cas de Masson est un petit peu plus complexe. Sa soif de reconnaissance l'a amené à se vanter dans la presse étrangère, après la guerre, de ses relations avec le SS Schellenberg. Par ailleurs, son manque de discrétion a conduit certains de ses plus proches collaborateurs à lui en vouloir d'avoir mis leurs agents en danger. D'où l'enquête dont il a fait l'objet - à mon sens justifiée - et dont il est sorti largement blanchi. Il fallait, autant que faire se peut, que la lumière soit faite.
En ce qui me concerne, Masson n'est pas l'homme de l'ombre qui mériterait le plus une statue à son effigie. J'ai déjà eu l'occasion, dans les lignes de ce forum, de donner mon opinion sur le personnage. Mais là n'est pas le problème soulever par ce fil.
PS : Merci pour vos félicitations. Vous étiez là lundi ?!? Je n'en étais pas sûr. Il y avait plusieurs personnes que je ne connaissais pas de vue... |