> Quand les Allemands n'avaient pas de troupes ni de police
> locale comme en Pologne ou à Salonique
En l'occurrence, c'est faux. Ils bénéficiaient de forces de police conséquentes, dont l'un des échantillons le plus représentatifs n'était autre que le
101ème Bataillon de Police. Les déportations de Juifs parqués dans les ghettos polonais dès 1939 et enfermés dans Salonique ont été effectuées par les troupes du
S.D., la "police juive" recrutée sur place n'ayant en rien joué un rôle comparable à celui de la police française pendant les rafles de l'été 42 : ceci pour dire que ce sont les nazis qui se sont mouillés jusqu'au cou, parce qu'ils avaient les moyens et l'opportunité de le faire. Outre qu'à Salonique la superficie très réduite de l'espace à rendre
judenrein facilitait l'intervention dudit
S.D..
> ils se servaient
> des juifs eux-mêmes à qui ils disaient " Si tu ne nous
> donnes pas sept de tes congénères, demain, c'est toi et
> tes enfants qui partez". Ça marchait si bien que ni en
> Pologne ni à Salonique il n'est resté de Juifs ! Ils sont
> tous morts ou presque.
J'ai déjà montré
à quel point il était inepte de vouloir comparer la situation des Juifs de France à celle des Juifs de Pologne et de Salonique, tant pour des raisons géographiques que politiques.
Mais allons plus loin dans votre raisonnement. A supposer que les Allemands administrent directement la France, ou du moins la zone occupée, il leur faut déjà procéder à l'identification des Juifs sur le territoire national métropolitain (et également nord-africain, puisque selon vous l'Allemagne aurait conquis l'A.F.N. si le gouvernement Pétain n'avait pas eu l'idée géniale de signer l'armistice), sachant qu'il s'agit de retrouver 700.000 Juifs dispersés sur un espace infiniment plus grand que la Pologne et Salonique réunis. D'où ma question : comment s'y prennent-ils, sans le fichier juif élaboré par Vichy, sans la législation antisémite instaurée par Vichy ?
A supposer qu'ils parviennent à déterminer qui est Juif et qui ne l'est pas, avec quelles forces procèdent-ils aux concentrations dans les ghettos, puis aux rafles, puis aux internements, puis aux déportations ? Ils ne connaissent pas le terrain comme la police française : comment résoudront-ils cette difficulté ? A supposer que les Allemands s'adressent à la police française, comment être sûr qu'elle obéira aux ordres d'une autorité d'occupation sans rechigner ? Et surtout, ces rafles, internements, déportations, ne risquent-elles pas de scandaliser l'opinion publique française et de renforcer son hostilité aux forces d'occupation, donc d'alimenter la Résistance et nuire à la sécurité des
Landser ?
> Si vous saviez ce qu'ils pouvaient s'en taper, les nazis,
> de l'opinion publique.
Ah bon ? Ils se tapent de mécontenter la population d'un territoire étranger - français en l'occurrence - quitte à susciter contre eux des mouvements de résistance qui mettent en danger leurs forces d'occupation ?
Vos foutaises continuelles m'obligent à me répéter...
Le 30 janvier 1941, au cours d'une conférence entre responsables du
R.S.H.A. en France et de l'armée à propos de la "question juive", l'adjoint du Représentant du
Sipo-S.D. en France, le
S.S.-Sturmbannführer Lischka, définit le domaine d'action des autorités allemandes en matière d'antisémitisme :
"Il convient de laisser aux Français le soin de régler la suite, afin d'éviter dans ce domaine la réaction du peuple français contre tout ce qui vient des Allemands. Aussi bien les services allemands s'en tiendront-ils à faire des suggestions."
Un détraqué tel que Dannecker, le 22 février 1942, reconnaissait lui-même que
"quoiqu'une partie de la France soit occupée, il ne serait pas possible d'y agir avec les mêmes procédés et à la même allure qu'en Allemagne".