"Donc, Vichy n'existe pas, ou ne joue aucun rôle en zone occupée. Je me pose alors les questions suivantes : combien d'hommes les Allemands avaient-ils à leur disposition pour s'attaquer aux Juifs ? Sachant que lesdits Allemands affrontent l'Armée rouge à l'Est, où iront-ils prendre les effectifs nécessaires ? Comment procéderont-ils à l'identification des Juifs sans le "fichier juif" ou la législation antisémite élaborés par Vichy ? Ils ne connaissent pas le terrain comme la police française : comment résoudront-ils cette difficulté ? A supposer que les Allemands s'adressent à la police française, comment être sûr qu'elle obéira aux ordres d'une autorité d'occupation sans rechigner ? Que deviennent d'ailleurs les Juifs de zone "libre", ceux que Vichy déportera en 1942, enfants inclus ? Et surtout, ces rafles, internements, déportations, ne risquent-elles pas de scandaliser l'opinion publique française et de renforcer son hostilité aux forces d'occupation, donc d'alimenter la Résistance et nuire à la sécurité des Landser ?"
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Combien de fois n'ai-je pas répondu à ces questions, d'ailleurs logiques en apparence mais ... en apparence seulement !
Quand les Allemands n'avaient pas de troupes ni de police locale comme en Pologne ou à Salonique ils se servaient des juifs eux-mêmes à qui ils disaient " Si tu ne nous donnes pas sept de tes congénères, demain, c'est toi et tes enfants qui partez". Ça marchait si bien que ni en Pologne ni à Salonique il n'est resté de Juifs ! Ils sont tous morts ou presque.
Pour la énième fois lisez Hilberg ou -en attendant- lisez mon propos intitulé "lisez Hilberg".
Si vous saviez ce qu'ils pouvaient s'en taper, les nazis, de l'opinion publique. |