Bonsoir,
L'ouvrage "
La Violence de guerre" est en tout point remarquable pour appréhender la processus qui aboutit à la violence et plus particulièrement à la violence extrême comme celle des
Einsatzgruppen.
Les guerres contemporaines ont entraîné l'apparition de termes nouveaux pour qualifier telle ou telle violence : ainsi le terme "génocide" dont il est souvent question, parfois accommodé à toutes les sauces.
L'historien Jean-Clément Martin, au chapitre "
Les mots de la violence", en donne une définition pertinente :
une action qui se définit par une distinction précise des populations visées, par l'intention de les détruire systématiquement, par la mise en oeuvre de moyens techniques adaptés et dépendants d'une organisation sociale efficace.
Une définition, tout aussi rigoureuse, est proposée par François Bédarida :
Ce qui fait la spécificité du génocide au XXème siècle, ce sont trois caractéristiques :
- tout d'abord, un programme calculé d'extermination systématique d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux ;
- ensuite, la puissance technique d'organisation, de rationalisation et de contrôle de l'Etat bureaucratique moderne ;
- enfin, la capacité de secret et/ou de camouflage dans l'exécution […]
En vérité, le propre du génocide est de franchir un seuil dans la notion d'humanité. Car c'est la négation même de la condition humaine : la transgression radicale.
Bien cordialement,
Francis.