Bonsoir,

Staline, pendant sa dictature, a justifié l'ensemble de ses meurtres par l'idée que la lutte de classe s'aggravait au fur et à mesure de la construction du socialisme. C'est exactement l'inverse de ce qu'ont professé, pendant toute leur vie militante, Lénine aussi bien que Marx
(François Delpla)

Le numéro spécial de la revue "Historia", dans le contexte du thème principal "Archives inédites - Les crimes cachés du communisme", publie un entretien avec Nicolas Werth, directeur de recherche au CNRS.
L'historien démontre que Lénine, accédant au pouvoir par un coup d'Etat, s'appuie sur un modèle de gouvernement fondé sur la violence politique. Un court extrait de l'entretien :

La notion de terreur de masse (dans son double sens - terreur exercée par les masses et terreur massive) est centrale dans la pensée de Lénine. (...)
La violence, pour Lénine, est le moteur de l'histoire (entièrement soumise à la lutte des classes), révélateur des rapports de force, la vérité de la politique. Il y a donc chez lui une réflexion très approfondie - et ce bien avant 1917 - sur la violence de masse. Il faut l'encourager, la laisser faire son oeuvre de destruction du "vieux monde" et surtout - c'est la tâche des bolcheviks - "l'organiser, la contrôler, la subordonner aux intérêts, aux nécessités du mouvement ouvrier et de la lutte révolutionnaire générale".

Et Nicolas Werth de rappeler, quelques pages plus loin, que la création de la Tcheka [*] a été créée en 1917 par Lénine. De quelques centaines, le nombre de ses agents passe au bout d'un an à 37.00 et ensuite jusqu'à plus de 200.000. C'est aussi sous Lénine que se met en place tout un système de camps de concentration.

Bien cordialement,
Francis.

[*] Tcheka : organe plurifonctionnel (policier, politique, extrajudiciaire, économique) soit un véritable Etat dans l'Etat. La Tcheka est le sinistre ancêtre du Guépéou, du NKVD et du KGB.