Bonjour,
Je réalise combien il est important voire indispensable de situer une tragédie comme le génocide rwandais dans son contexte historique : époque précoloniale, colonisation allemande et puis belge, décolonisation, enjeux politiques et socio-économiques sur fond de rivalités belgo-franco-anglo-saxonnes. Merci à Nicolas Bernard de le rappeler.
Par ailleurs, rappeler ce contexte historique exigerait de longs développements en évitant de butter sur le sens à donner à des mots comme "ethnie", "race", "tribu", "caste", "hiérarchie sociale" ... autant de termes employés, exploités, instrumentalisés et manipulés à diverses fins généralement politiques. Les "thèses" sur les origines et la nature du clivage entre les Tutsis et les Hutus en sont un exemple désolant.
Je mentionnais - en un
raccourci vertigineux - le caractère spontané du génocide rwandais. Bien entendu, le génocide fut soigneusement orchestré et .... prévisible. En réalité, par rapport aux définitions proposées par François Bédarida et Jean-Clément Martin, je souhaitais souligner la participation active au génocide de toute une population, sa propagation qui, telle une contagion, gagna l'ensemble du pays. A cet égard, il est incompréhensible et - osons le mot : criminel - qu'aucune des "forces de paix" (belges, françaises, Minuar) n'aient pris la décision de faire taire "
Radio Mille Collines" qui relayait les mots d'ordre criminels.
J'm'en va acquérir de ce pas l'ouvrage de Jean-Pierre Chrétien et Jean-François Dupaquier. Les auteurs font référence à Colette Braeckman, journaliste au quotidien "
Le Soir". La journaliste est réputée comme une grande spécialiste de l'histoire des anciennes colonies belges. Son livre "
Rwanda, histoire d'un génocide", Fayard, 1994, mérite le détour. En attendant, un article publié en 2004 dans "
Le Monde diplomatique" au plus fort de la controverse sur les responsabilités de la communauté internationale :
Rwanda, retour sur un aveuglement international
Bien cordialement,
Francis.