Une note de bas de page indique que la version donnée par Pierre Péan est en complète contradiction avec les archives du SOE, les écrits d'Hugh Verity et de Sir Lewis Hodges, ainsi que les interviews de François Mitterand accordés à Ouest France et au Courrier de l'Ouest le 22 mai 1984.
J'ai de plus en plus l'impression que quand Pierre Péan ne sait pas, quand manquent des pièces d'archives indiscutables ou quand ça va à trop l'encontre de ses hypothèses, il invente et nous fait du roman... Alors, méfiance, surtout pour les épisodes de la guerre clandestine propice à toutes sortes d'arrangements et d'inventions pour satisfaire le goût du mystère et du complot d'une partie du lectorat. On constate aussi que certains journalistes sont persuadés d'en savoir plus que les autres mortels concernés; ils pensent avoir une liaison privilégiée avec les morts ! Les historiens et enquêteurs sérieux et les témoins réfléchis qui travaillent sur le passé récent sans esbrouffe et en dehors des supports spectaculaires comme la télé sont généralement fiables. Mais Pierre Péan n'est pas le seul* à broder sans preuves et docus sérieux. Pour répondre à une question de F. Delpla, je n'ai pas réussi à retrouver traces sérieuses dans des livres (sérieux !) de l'incendie opportun des archives de Claude Dansey; ce qui ne signifie pas qu'il n'a pas eu lieu, mais là encore, prudence, car Dansey est présenté parfois comme un machiavélique tireur de fils en coulisses et sa personnalité complexe favorise tous les excès des complotistes.
RC
* Il ne faut pas nier les apports de son travail pertinent sur la jeunesse de Mitterrand ou sur les liens du Dr Martin, comploteur permanent. |