Ce que Giraud ignorait est que les services qui avaient enleve sa famille dependaient du Amt IV sur requete du Amt VI dirige par... Walter Schellenberg !
... mais alors c'est vraiment un ahuri.
Le plus vraisemblable est qu'il règle une dette personnelle, par une déclaration établissant une circonstance atténuante, sans vouloir aborder le fond du débat.
C'est tout de même un peu balourd : il n'y avait pas besoin de parler de moralité, quant au mot "humanité" il sonne sinistrement et ça Giraud aurait pu, dès cette époque, s'en aviser. Même chose quand il dit ignorer pourquoi Schellenberg est poursuivi ! Ce peut être vrai à la lettre (Giraud n'a pas accès au dossier) mais ça a l'air de dire qu'il ne lit pas les journaux, n'a nul souci des procès de Nuremberg etc.
Ce document est donc une pièce de plus au dossier de ses limites politiques.
Quant à la conduite de Schellenberg en 1944-45, elle est au centre de certains débats actuels (Nuremberg, Himmler, Kersten...) et ne paraît pas près d'en sortir, tant que les historiens n'ont pas pris à bras le corps le dossier des ouvertures allemandes aux Alliés de l'Ouest et tenté de mesurer, par exemple, le sauve-qui-peut individuel et la manoeuvre d'ensemble, nécessairement pilotée par Hitler, pour sauver des pans du nazisme. |