Ce qui est intéressant, passionnant même, dans ce fait en soi médiocre, c'est qu'il résume notre époque qui, elle-même, ne vole pas haut.
J'aimerais que Materazzi ait dit "terroriste", que Zidane le dise et que ce ne soit pas démenti de manière convaincante : on serait au bout de la logique. Celui qui est, malgré son origine exotique, l'idole de tout un pays, assimilé aux criminels du 11 septembre en raison de cette même origine par un enfant de la vieille Europe. Formé par les médias et les discours de ce Berlusconi qui avait osé dire au lendemain des attentats : le christianisme est une religion supérieure à l'Islam.
Zizou, qui a côtoyé ce genre de type pendant toute sa carrière et notamment ses 5 ans de Juve, aurait dû être blindé, se souvenir qu'il était capitaine et surtout qu'il avait encore quelques minutes pour donner le titre à son équipe en échappant à la ridicule épreuve des tirs au but. Inexcusable donc. Mais quel symbole ! Tout sacrifier ainsi parce qu'on se retrouve tout d'un coup face à la contradiction du siècle. A celle que tous doivent surmonter d'urgence.
Y aurait pas eu le coup de boule, y aurait eu un coup de génie offensif à la place, on en klaxonnerait encore dans les rues de l'Hexagone et la planète continuerait de mal tourner. Tandis que ce soir on a une occasion de penser à l'essentiel...
... et de repartir dans le bon sens pour que Hitler n'ait pas été écrasé en vain.
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