S'il est evident que Zizou a eu tord en termes de droit, son geste violent pose neanmoins le probleme de la hierarchie des valeurs.
Est il plus important de maintenir un jeu de ballon dans lequel est implique une enorme charge emotionnelle nationaliste ou est il plus important de ne pas laisser passer des propos racistes (s'ils l'ont ete - et le dementi de l'Italien le laisse a penser).
C'est une question d'opinion et le debat peut etre eternel.
Derriere ce debat, pointe la question de la reaction adaptee: le droit ne peut, par nature, offrir de solution satisfaisante (la victime ne peut pas revenir a une situation ou il ne sserait pas victime).
Paradoxalement donc le droit peut etre generateur d'une violence qu'il souhaite interompre et le livre de Rene Girard sur le bouc emissaire montre bien que le droit est le seul moyen d'interrompre la vendetta permanente : il eclaire bien le sujet.
Mais le droit n'est pas tout. Il y a l'application du droit. Meme si democratiquement nous pensons que la civilisation ne peut se satisfaire de la violence physique privee comme moyen de se faire justice, le deni de justice (proces interminables et lenteur judiciaire) est generateur de violence: puisque les autorites investies ne feront rien (meme symboliquement), la victime tend a se faire justice soit meme.
Il me semble que cette constatation jointe a l'importance relative de 11 mecs qui tapent dans un ballon par rapport au probleme social que constitue le racisme, nous maintient au coeur d'un des debats sur LDG. La reaction violente a l'anti-semitisme (ou a toute forme de sectarisme) en raison de l'inefficacite de l'application du droit...
On pourrait ecrire meme un traite "du bon usage de l'injustice" et la Zizou serait a coup sur glorifie... et puni (necessite sociale).
C'est marrant qu'un joueur de foot ait intuitivement compris tout cela... pas mal! Bravo Zizou, bonne echelle de valeur ! On s'en fout du ballon rond au dela de certaines frontieres ! |