L'historienne Raphaëlle Blanche dans son étude sur l'armée et la torture cite un rapport envoyé par Barberot (alors colonel sur le terrain) au secrétariat d'Etat aux forces armées en mars 1957 :
Les exactions, écrit-il, "restent accidentelles lorsqu'elles sont sous la menace de sanctions graves, mais [...] elles se multiplient avec une effrayante rapidité lorsqu'elles sont tolérées, sinon approuvées par le commandement, ou lorsque, tout simplement, le commandement ne prend pas la peine de rappeler sans cesse le rôle que le ministre résidant a assigné aux troupes françaises en Algérie. (p. 85)
Raphaëlle Blanche écrit qu'à la suite de ce rapport, le général Allard chef du corps d'armée dont dépend Barberot dénonça les "insinuations" du commandant à la hiérarchie. Le général rendu furieux par le rapport affirmait n'avoir jamais laissé ses subordonnés dans l'incertitude quant à la conduite à tenir vis-à-vis des populations civiles, et d'avoir toujours condamné formellement les actes contraires aux principes d'humanité en honneur dans notre pays.. Une affirmation dont on peut douter de la véracité sur le terrain, car alors, pourquoi Barberot aurait-il alerté la hiérarchie en affirmant la nécessité de prendre des mesures exemplaires contre des soldats et officiers tortionnaires ?
(Dans une note, elle mentionne encore que le rapport de Barberot faisait suite à la publication du livre de J.-J. Servan-Schreiber qui avait fait grand bruit.)
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