Que diable les historiens iraient-ils faire dans cette galère ? Ils n'ont pas à prononcer une fatwa sur le bon et le mauvais côté de la colonisation. Ils ne sont pas les conseillers du prince. Ils ont à élaborer et à diffuser une critique historique, permettant d'établir la véracité des faits, et à en proposer les explications les moins subjectives possibles, pour aider les citoyens à comprendre et à maîtriser leur passé. Ils ont à aider surtout ceux qu'une telle loi empêche de mémoire, condamne à être privés de repères. Et ils ont, en urgence, à préserver l'indépendance de leur métier, menacée par des politiques et des idéologues qui veulent continuer indéfiniment leurs campagnes d'Afrique.
C'est extrait du texte signé par les 4 chercheurs.
Je le dépose en me retirant de cette discussion; en ce qui me concerne, je crois préférable d'en rester là. En revanche, je suis bien sûr toujours disposé à débattre de points d'Histoire dans le cadre de la guerre d'Algérie : situation en novembre 1954, les fondateurs du FLN, le rôle d'un Soustelle, la tentative d'une Germaine Tillion, les ultras et la contre-terreur, mai 1958, Mauriac et Camus face à la guerre, l'importance réelle de l'Egypte, l'armée et la torture, l'OAS, les barbouzes, les harkis, etc.
(Tout en restant persuadé que l'objectivité n'existe pas en Histoire.)
Bien cordialement,
RC |