Bonjour,
On se demande encore quelle fut la part d'improvisation et la part de calculs politiques chez Murphy. Etait-il réellement informé de l'enchevêtrement insensé d'alliances, d'intérêts - souvent contradictoires - et de complots qu'était Alger en 1942 ...? En tout cas, il sut jouer habilement des divisions des militaires français. En lisant les Mémoires de certains acteurs-témoins tels Ordioni, on a le sentiment que la plupart des hauts gradés de l'armée d'Afrique tentèrent de jouer leur carte personnelle, tous au nom de Pétain, bien sûr. (Mast en tête qui "disparut" la nuit du débarquement !)
Il n'en reste pas moins que le bilan en vies fut lourd :
1'500 soldats alliés et 2'000 soldats de l'armée d'Afrique ont payé de leurs vies les hésitations de Darlan, mais aussi de Juin, de Noguès,... Pendant 5 longues journées, les Français ont tiré sur les Alliés à Oran et au Maroc. Il fallut les menaces brutales en deux temps du général Clark - qui méprisait Darlan - pour faire plier l'amiral et l'amener au cessez-le-feu et encore pour la seule zone d'Alger... Clark dut revenir insulter Darlan pour obtenir un arrêt des combats en AFN. (L'amiral et ses adjoints eurent une demi-heure pour accepter, ou alors le général Clark les faisait coffrer.)
C'est bien sûr très subjectif, mais j'en suis venu à vraiment considérer le geste de Bonnier de la Chapelle comme une mesure radicale de salut public pour la cause des Alliés et celle des Français !
Bien cordialement,
RC
PS : Certains sont choqués que l'on puisse traiter quelques uns des officiers supérieurs de l'armée d'Afrique de "ganaches"; mais quand on découvre leurs retournements et leur attitude attentiste et ondoyante, on trouve l'expression assez ... adéquate !
(Note affreusement subjective !) |