Jeffery fait effectivement référence au fonds KV, en précisant par exemple à la page 771, sur un autre sujet : "The MI5 side of things can be followed in TNA, KV2/144-57". Il fait également référence au fonds HS du SOE. Ses principales sources, les archives du SIS, ne font jamais l'objet de références, car elles ne sont pas ouvertes.
A propos des liens entre Canaris et Szymanska, il écrit qu'ils pouvaient très bien s'inscrire, non dans la trahison, mais dans les liens normaux qu'un chef de service de renseignement entretient pour obtenir lui-même des renseignement, voir pour diffuser de la désinformation. Il ne tranche pas et se contente de dire que la question est debatable. Si cet auteur a "commencé à percevoir les dimensions de la ruse nazie", je n'en sais rien. Il a au moins assez de bouteille pour admettre qu'en matière de renseignement, il est difficile d'avoir des certitudes. Un fait peut cacher l'inverse de ce qu'on peut interpréter de prime abord.
Ma question était juste de savoir si ce fait, qui n'est pas seulement debatable, mais doit être débattu si on veut conclure à la trahison ou à la fidélité de Canaris, a été traité par E. Kerjean. Jeffery fait l'histoire du SIS et n'a pas quant à lui à trancher sur ce point.
Par ailleurs, ce cas ne peut pas être simplement écarté d'un revers de bras sous le seul argument de la ruse nazie, aussi raffinée soit-elle. La ruse était bien partagée entre les camps dans la guerre secrète. |