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Edition du 18 janvier 2010 à 12h50 | | Pétain - Trahison ou sacrifice ? / Michel BoisbouvierEn réponse à -6 -5 -4 -3 -2 Qui se répète le plus ? de Boisbouvier le lundi 18 janvier 2010 à 10h44Les sempiternelles mêmes affirmations reviennent encore une fois, dont par exemple celle ci : "Est-il vrai que l'article 122-2 du code pénal stiple : "N'est pas responsable d'un crime la personne qui a agi sous la contrainte d'une force à laquelle elle n'a pu se soustraire " ?
Mais oui, Monsieur Boisbouvier, pour la 3e fois, je vous dis que ce texte existe mais qu'il s'applique à une menace immédiate comme une arme pointée vers l'auteur du crime et en aucun cas à des personnes qui ont la possibilité de s'enfuir.
Relisez mes réponses [] et [] et essayez de les incorporer dans votre raisonnement, tout comme les autres multiples réponses qui vous ont été faites.
Donc à la question "Est-il vrai, oui ou non, que la présence à Paris du MBF, d'abord, et du haut commandement SS, ensuite, constituaient cette force et cette contrainte ?" je réponds encore une fois non, chaque fonctionnaire de Vichy, pouvait démissionner, s'enfuir, et risquer un peu sa vie ce qui ne semble pas anormal dans un pays en guerre.
Pour interpréter cet article 122-2 à votre manière, il aurait donc fallu que vous trouviez des cas d'applications qui aillent dans votre sens. Vous n'en trouvez pas et donc vous ignorez les cas contraires...
Comme il m'est facile de vous répondre, Ghémard. C'est la France elle-même qui avait un pistolet sur la tempe et vous le savez bien. Certes, les responsables politiques et les fonctionnaires auraient pu tous se dérober et fuir (mon père l'a fait) mais il fut louable de ne pas le faire pour interposer cette force dilatoire et temporisatrice grâce à laquelle la communauté juive de France fut moins assassinée que les autres grandes communautés de l'Europe occupée. Même Klarsfeld en convient.
D'ailleurs, ce pistolet sur la tempe, Laval en sut quelque chose, il me semble. Et Pucheu aussi.
Bon ! je veux croire que vous êtes de bonne foi et je vous propose de réfléchir sur la base de ce texte un peu philosophique que j'ai adressé à un ami, d'ailleurs juif, en 2003. Il lui a semblé suffisant.
Michel BOISBOUVIER Paris le 13/12/03
à monsieur ...
Cher Monsieur,
Dans la controverse qui nous occupe (sans nous fâcher) force est de reconnaître qu’il y a désaccord profond entre Bedarida et Hilberg.
Le premier refuse tout effet « bouclier » au gouvernement de Vichy et le second écrit ceci (p.523) :
« Dans ses réactions aux pressions allemandes le gouvernement de Vichy tenta de maintenir le processus de destruction à l’intérieur de certaines limites. Celles-ci eurent essentiellement pour objet de retarder l’évolution du processus dans son ensemble. Les autorités françaises cherchèrent à éviter toute action radicale. Elles reculèrent devant l’adoption de mesures sans précédent dans l’histoire. Quand la pression allemande s’intensifia en 1942, le gouvernement de Vichy se retrancha derrière une seconde ligne de défense. Les juifs étrangers et les immigrants furent abandonnés à leur sort et l’on s’efforça de protéger les Juifs nationaux. Dans une certaine mesure cette stratégie réussit. En renonçant à épargner une fraction, on sauva une grande partie de la totalité."
Le choix de Sophie en quelque sorte.
C’est Hilberg qui a raison. Il donne de nombreux exemples de plaintes de hauts fonctionnaires nazis concernant les refus de coopérer de l’administration française et va jusqu’à dire (p.556) :
« …les discussions ne donnèrent aucun résultat. Pétain était opposé à la déportation des Juifs français (…) Le chef suprême des S.S. et de la Police Oberg informa alors Himmler de la situation. Himmler fit marche arrière et accepta, pour le moment, de ne déporter aucun juif de nationalité française. »
Eternel problème de ce qui divise la Droite et la Gauche si bien précisé par Péguy et par Max Weber.
« Vous avez les mains propres, dit Péguy à la Gauche (en l’occurrence aux gaullistes), mais vous n’avez pas de mains ».
Et, d’une façon moins poétique mais plus précise, Max Weber oppose « éthique de conviction » (la Gauche) à « éthique de responsabilité » (la Droite : en l’occurrence Vichy) qui oblige souvent à des compromis et même à des compromissions.
La question de savoir si Pie XII aurait dû dénoncer les camps relève de la même problématique insoluble.
Raymond Aron, mon maître en philosophie politique, disait opter pour la responsabilité et reconnaissait que Vichy ne pouvait guère agir autrement qu’il ne l’a fait.
A mon avis la famille Klarsfeld devrait se calmer.
Bien amicalement, |
*** / *** lue 2884 fois et validée par LDG |
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