Bonjour,
La Résistance n'a pas attendu l'affaire dite de "Chateaubriant" - chef d'accusation qui n'apparaîtra qu'en cours de procès - pour constituer un dossier accablant à l'encontre de Pucheu.
Rappelons la condamnation à mort et l'exécution par la Justice française de 6 otages au lendemain de l'attentat du 21 août 1941. Ce jour-là, l'aspirant de marine Moser est abattu par un « terroriste » à la station de métro Barbès. Vichy, tenant à tout prix garder son indépendance, passe un compromis avec les Allemands et prend seul en charge le dossier. Pucheu donne ordre de rechercher dans les prisons les prétendus responsables de l'attentat - des communistes de préférence -, il fait passer en hâte une loi à effet rétroactif permettant de les condamner à mort, une « cour spéciale » est constituée, des magistrats français sont désignés pour les juger et pour envoyer à la mort des innocents. Barthélemy (Garde des Sceaux) est mal à l'aise et hésite devant ce meurtre légal. Pucheu se précipite aussitôt à Paris pour l'obliger à signer, revient à temps à Vichy pour bloquer la demande de grâce, en répondant du refus de Pétain.
Les 6 otages, sacrifiés à la raison d'Etat, seront guillotinés par des bourreaux français.
Pucheu est également accusé d'avoir participé personnellement à l'interrogatoire d'un résistant communiste, Georges Politzer, torturé par la police française avant d'être livré aux Allemands.
Pucheu n'a jamais caché sa haine non seulement du communisme mais également de la « racaille » gaulliste et de la « lèpre » juive. C'est sous l'impulsion de Pucheu que fut constitué le SOL (Service d'Ordre Légionnaire) dont les adhérents prêtaient ce serment : « Je jure de lutter contre la démocratie, contre la dissidence gaulliste et contre la lèpre juive »
Bien cordialement,
Francis. |