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| | Porteur de mémoires / Patrick DesboisEn réponse à -2 Desbois face aux historiens de Francis Deleu le jeudi 18 juin 2009 à 20h06Bonsoir,
A l'article du " Monde des livres" - Querelle autour du Père Desbois - mentionné par François (+ en NdlR, la mention du lien) répond un second article également signé par Thomas Wieder : Un "outsider" face aux historiens qui me semble nettement plus mesuré.
Et pour simplifier la vie des Ldégistes, pourquoi ne pas reproduire cet article (également signé Thomas Wieder) qui souligne l'un des aspects le plus importants de la démarche du Père Desbois (en gras par mes soins): Pour comprendre ce qui se joue dans la controverse dont le Père Patrick Desbois est aujourd'hui l'objet, il est évidemment tentant d'évoquer une forme de réaction de la part du "champ" universitaire, pour reprendre un terme cher à Pierre Bourdieu, face à un "outsider" extérieur au métier. Réaction d'autant plus vive que l'outsider en question a bénéficié en seulement deux ans d'une quadruple reconnaissance, à la fois médiatique, institutionnelle (il est soutenu par le Vatican et par plusieurs organisations juives), académique (il coanime un séminaire à la Sorbonne et deux universités israéliennes l'ont fait docteur honoris causa) et politique (il a reçu la Légion d'honneur des mains du président de la République). Bref, de quoi provoquer l'agacement d'un certain nombre d'universitaires, dont les moyens sont plus modestes et les travaux souvent moins visibles.
Dans le milieu des spécialistes de la Shoah, de telles frictions ne sont pas nouvelles. Avant le Père Desbois, d'autres "porteurs de mémoire", pour reprendre le titre de son livre, ont fait l'objet de jalousies ou ont subi des reproches d'ordre méthodologique de la part de certains chercheurs. Ce fut notamment le cas de Claude Lanzmann à la sortie de son film Shoah (1985), de Steven Spielberg quand il réalisa La Liste de Schindler (1993) puis recueillit les témoignages des survivants du génocide, ou, plus récemment, de Jonathan Littell quand il publia son roman Les Bienveillantes (Gallimard, 2006).
On ne saurait toutefois réduire cette controverse à une réaction corporatiste. Les historiens, en effet, sont les premiers à reconnaître que la transmission de la mémoire de la Shoah n'est pas leur pré carré et appartient à tous. D'ailleurs, aucun de ceux qui expriment aujourd'hui des réserves à l'encontre du Père Desbois ne remet en question l'utilité même de son enquête.
D'où vient, alors, le malaise ? Peut-être d'un malentendu sur la démarche. En tant que religieux, le Père Desbois dit vouloir donner aux juifs une sépulture "digne de l'espèce humaine". Or pour retrouver les fosses où ils sont enterrés, le prêtre recourt aux méthodes des historiens : dépouillement d'archives, entretiens avec les témoins. Des méthodes d'autant plus exigeantes et rigoureuses, dans le cas des études sur la Shoah, que les chercheurs ont eu, depuis toujours, le souci de ne donner aucune prise aux assauts pervers des négationnistes. Face à ceux que l'historien Pierre Vidal-Naquet appelait les "assassins de la mémoire", en effet, toute entorse à ces méthodes est d'emblée brocardée. Or, en s'immisçant sur le terrain des chercheurs, le Père Desbois se voit sommé d'adopter leurs règles. A commencer par celle qui exige de soumettre ses propres travaux à la critique de ses pairs.
Bien cordialement,
Francis. |
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