Le jeudi 10 juin 1943 (page 866 de "Alias Caracalla") un télégramme pour Londres : Jean Moulin propose à Londres de lui expédier Joseph Darnand, dégoûté de Vichy et disposé à rallier une unité combattante de la France Libre.

Décidément rien n’étonne plus le lecteur de « Alias Caracalla ». Replaçons cette proposition de Jean Moulin dans son contexte :

Le 30 janvier 1943 création de la Milice. Son Secrétaire Général était Joseph Darnand.

Le 10 juin 1943 c’est ce télégramme de Jean Moulin.

Moins de 2 mois après en août 1943 Darnand était nommé Sturbahnfürheur de la S.S. (grade de Commandant).

Un an après, en août 1944 Darnand était « responsable du maintien de l’ordre de Vichy ».

Heureusement, réponse de Londres le 15 juin 1943: « Votre proposition Darnand, je répète Darnand moralement inacceptable »

Cordier, très jeune secrétaire, ne s’était pas posé de question il y a plus de 60 ans, pour savoir ce que cachait ce télégramme de Jean Moulin vers Londres.
Il a essayé dans ce livre de retracer sa propre action héroïque à travers le prisme de sa jeunesse d’alors. Mais nous pensons lors nous lisons ce livre que ce vieil homme de plus de 85 ans a toujours été jeune jusqu’à nos jours …

Premièrement : Si Jean Moulin a pondu ce télégramme c’est qu’il avait des contacts au moins indirects avec Darnand.

Ensuite Jean Moulin était traqué à partir de 1943 surtout à partir de mars. Des valises ont été saisies par la Gestapo chez la secrétaire de François Morin, chef d’État-Major de l’A.S. contenant tous les télégrammes avec Londres, les Américains, les chefs de région. Y-étaient exposés les problèmes des Mouvements de Résistance, le nombre des résistants ainsi que leur nom.

Ainsi en cas de malheur pouvait-il essayer de prendre contact avec Darnand avec lequel il a poussé en juin 43, vers Londres, un message avec une goutte de mansuétude ?
C’est une question que nous pouvons nous poser.