Lundi 14 juin 1943
Daniel Cordier :
…Tandis que le crépuscule s’installe enveloppant lentement la ville…la fenêtre du salon de Melle Labonne s’allume. Peu à peu, dans les appartements environnants du 3ème étage puis du premier, des lampes brillent et s’éteignent, au gré de la vie des locataires. Seule la fenêtre de Rex demeure obstinément dans l’obscurité….
…lorsque soudain la fenêtre de Rex s’éclaire….je traverse le pont de la Guillotière et monte quatre à quatre au deuxième étage. Je sonne les 3 coups habituels et attends le cœur battant. Après un temps qui me paraît interminable, la porte s’ouvre et Rex paraît, en bras de chemise la cravate dénouée…jamais je ne me suis présenté chez lui sans rendez-vous préalable…
…j’attends dans la petite entrée où il me rejoint vite….
…Pendant que nous marchons place Raspail, je souffle « Vidal ». Rex a compris…
- « Quand ? »
- « le 9 juin »
Pour se loger, les Résistants qui se contentaient d’une seule pièce, avaient à faire à une logeuse prospectée de bouche à oreille et non à une agence immobilière par laquelle ils pouvaient être repérés. |