Anachronisme : en juillet 1940, aucune industrie française ne travaillait pour l'Allemagne. Elle aurait eu du mal : il faut des commandes (des ordres), des plans, des matières premières, etc. C'est venu beaucoup plus tard. En juillet 40, les Allemands et presque le monde entier croyaient tous que la guerre était FINIE - par une victoire allemande. Nemélangez pas 1940 et 1943-44.
La destruction de l'industrie française dont je parle aurait évidemment commencé par le transport en Allemagne de tout ce qui pouvait servir, spécialement des milliers de machines-outils (souvent toutes neuves). Dans le cas inverse, les Allemands indignés pleurent sur les "Demontagen". Ils ont d'ailleurs tellement bien pillé l'industrie française que, quand ils ont voulu la faire produire pour eux, il n'y avait plus assez de machines-outils et qu'ils ont dû en renvoyer. Ils pillaient tout, même l'art - pire que les sauterelles. Pétain aurait dû savoir qu'il ne faut jamais se laisser envahir par l'Allemagne, et agir en conséquence. Il avait eu le temps de les voir à l'oeuvre en 14-18, en Belgique et dans le NE de la France! La destruction en question aurait pu s'achever en faisant sauter les bâtiments industriels.
Vous ne connaissez rien à Hitler, hélas. C'était un fou furieux. Il n'aurait cédé à aucune pression, même pas celle de toute l'Armée rouge DANS Berlin ni celle des qrmées occidentales dans la Ruhr et au-delà. Un chef d'Etat normal aurait capitulé un an plus tôt.
Envoyer des navires français importants en Amérique aurait été une violation caractérisée des accords franco-germaniques, avec représailles à la clé. Les Teutons se croyaient alors vainqueurs définitivement et invincibles. Le reste du monde, USA en tête, le croyait aussi, sauf Churchill. Il avait raison. Il a eu tort de poignarder les Français dans le dos à M-e-K. C'était stupide, superflu, très dangereux pour lui et "antiproductif". Résultat : hostilité aigüe de toute la flotte et de l'aviation françaises d'Afrique pendant deux ans et demi, résistance armée au débarquement en AFN avec de la casse des deux côtés, hostilité et méfiance éternelles et justifiées, en France, pour l'Angleterre. Le coup de M-e-K ne sera JAMAIS oublié en France, pas plus que la guerre de cent ans ou le coup du Canada. "Kouibek", "Monntchoui-ôhl".
La seule chose à faire en 40 était évidente : ne jamais capituler, continuer en Afrique, et surtout pas de Pétain. Jamais l'Allemagne et l'Italie n'auraient été capables de conquérir toute l'Afrique (alors entièrement franco-anglo-belge, à part les 2 colonies portugaises et le Maroc espagnol), ni même seulement l'Afrique du nord, contre l'opposition des flottes et des aviations britanniques et françaises (avec, je le rappelle, plus de 60 sous-marins français...), qui étaient de loin, ensemble, les plus puissantes du monde. Pétain était connu comme un capitulard (cf. le livre de Paul Reynaud, "La France a sauvé l'Europe")... et je me demande donc vraiment pourquoi il a appelé Pétain au gouvernement : le mouton dans la louverie. |