... pour faire de l'histoire, il ne suffit pas de commémorer, ni d'accumuler les détails, ni même de les commenter; il faut faire causer tout cela : serrer la chronologie, rapprocher des faits qu'on ne rapprocherait pas naturellement, s'affranchir du moralisme et de la compassion (il y a un temps pour tout).
De ce point de vue, si vous aviez lu dans la presse polonaise un rapprochement entre l'offensive allemande à l'ouest et la fin du massacre, la référence m'intéresserait au plus haut degré.
Brinon vous indigne, moi aussi. Mais indignait-il au même point, à l'époque, les membres du gouvernement polonais installé à Londres ? Sur ce dossier précis tous tiraient dans le même sens, comme au garde-à-vous devant Goebbels qui n'avait pas par hasard révélé l'information début avril 43 : imputer toute affaire cessante le crime aux Soviets, quoi qu'il pût advenir de la "Grande alliance". Il fallait, une fois de plus, un Churchill pour garder la tête froide et dire : "Rien en fera revenir les morts, occupons-nous donc de l'ennemi, le reste peut attendre...".
Pour en revenir au point précis abordé précédemment, la date de fin des tueries (15 mai à Katyn) est-elle la même dans tous les lieux d'exécution ? (s'agissant des officiers prisonniers de guerre, non des autres meurtres "de classe" dont la chronologie devrait être à mon avis plus diffuse). |